L’auteure suédoise est reconnue pour ses créations engagées, militantes et féministes. Honorée à deux reprises pour l’ensemble de son oeuvre (Prix Adamson et Prix EWK), elle pose dans ce livre son regard acéré et critique sur le discours historique autour du sexe féminin.
Une BD drôle et pertinente
L’origine du monde aborde histoire de la médecine, premiers pas de la sexologie, influences de la religion et discours social. En passant par ces filtres, elle nous parle du sexe féminin, cette partie du corps honnie, encore aujourd’hui! Il y a du chemin à faire pour briser l’argumentaire (faussé par les préjugés) construit autour du sexe féminin.
L’auteure revisite avec humour les différentes théories qui ont émergé pour comprendre le fonctionnement du vagin. Pensons à son «top 7 des hommes qui se sont intéressés de trop près au sexe féminin» qui est très bien fait. On y retrouve le Dr. Baker Brown, qui recommandait l’ablation du clitoris pour faire cesser la pratique de l’onanisme. Quelle. Horreur. (C’est encore pratiqué ailleurs dans le monde. Sa théorie a lui a pris fin seulement en 1948 (1948!!!) avec une dernière ablation…)
Taper dans le mile
Les illustrations de Strömquist sont rigolotes et ses interventions — écrites en capitales, comme si elle criait — soulignent efficacement l’absurdité de certaines pratiques. On a souvent envie de prendre le bouquin et le tirer sur le mur, tellement c’est choquant. On se sent impuissant.e devant l’horreur vécu par ces femmes qui ont eu la malchance de passer par là avant nous.
C’est un livre brillant que je recommande à tous.tes. Question de de faire comprendre, avec intelligence et originalité, qu’il est toujours nécessaire d’ouvrir le dialogue sur le sujet. Il faut ouvrir la discussion sur ce sexe encore trop caché, jugé et «géré» par d’autres instances, politiques et personnes que les personnes qui en possèdent un. Car, il est plus que temps que les choses changent.
L’origine du monde, Éditions Rackham, 144 pages
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